L’Évangile selon Matthieu (Mt 25:31-46) nous présente une vision puissante de la royauté du Christ, qui ne se manifeste pas par la domination, mais par le service, l’amour et la miséricorde. Ce passage évoque la venue du Fils de l’Homme dans sa gloire, où il jugera les nations, non selon des critères humains, mais en fonction de nos actions envers les plus vulnérables.
La nature du jugement
Dans cette image du jugement, Jésus nous rappelle que notre comportement envers autrui est un reflet de notre relation avec Lui. Les œuvres de miséricorde – nourrir les affamés, accueillir les étrangers, soigner les malades – sont des manifestations concrètes de notre foi. Elles révèlent une communion profonde avec le Christ, qui s’identifie aux plus petits de ses frères.
La séparation des brebis et des boucs
L’image de la séparation entre les brebis et les boucs nous rappelle que le Royaume de Dieu repose sur l’amour actif. Chaque acte de charité est une réponse à la présence de Dieu dans le monde. Ce jugement ne doit pas être perçu comme une mécanique rigide, mais comme une rencontre avec la miséricorde divine.
La liberté humaine et le choix
Il est crucial de comprendre que, pour aller en enfer, il faut le vouloir de manière consciente. L’enfer n’est pas une sentence automatique, mais le fruit d’un choix libre. Cette perspective nous libère d’une vision punitive du jugement divin et nous rappelle que la liberté humaine est un don précieux. Jean-Paul II, dans Veritatis Splendor, souligne que notre libre arbitre nous permet de nous tourner vers le bien suprême ou de le rejeter.
L’appel à l’amour et à la coopération
En tant que Christ, Roi et juge, Jésus ne se présente pas comme un despote, mais comme un guide qui nous appelle à être ses coopérateurs dans l’œuvre du salut. Notre capacité à aimer et à servir les autres est au cœur de cet appel. La doctrine sociale de l’Église nous rappelle que l’action concrète envers les plus vulnérables est une réponse à l’amour que Dieu nous porte.
Cette homélie nous invite à voir le passage de Matthieu non pas comme un évangile de condamnation, mais comme un appel à régner avec le Christ par l’amour. Si l’enfer existe, c’est un choix de le rejoindre. Le Christ, en tant que Roi, nous offre une promesse de vie éternelle à ceux qui choisissent de vivre en communion avec Lui. La question demeure : comment répondons-nous à cet appel à aimer dans nos vies quotidiennes ?